C’est ce que l’on appelle un « marronnier » dans le jargon journalistique.

BforBank est « un évènement récurrent et prévisible », qui revient régulièrement devant les instances des Caisses régionales. En effet, à chaque fois que le dossier a été présenté devant les instances, le SNECA a déclaré que les prévisionnels ou les modèles présentés étaient peu crédibles, et que les CR seraient de nouveau sollicitées.

La réalité est têtue et l’histoire a donné raison au SNECA. Combien nous aurions aimé avoir tort pour une fois… Car cette histoire commence à coûter très cher aux CR, et le dossier de ce jour ne donne aucune visibilité. Si nous faisons les comptes, depuis la création de Bfb, ce sont plus de 190 M€ qui ont été injectés par les CR dans cette aventure. Et ce n’est pas fini.

Pour la première fois, nos Dirigeants ont le courage d’écrire que le modèle économique est inopérant. C’est le contexte de taux actuels qui aurait rendu inopérant le modèle.
L’excuse est facile.

Depuis sa création en 2009, et quel que soit le contexte, jamais Bfb n’a jamais équilibré ses comptes. Certes le contexte des taux n’améliore pas la situation de notre Banque en Ligne. Mais c’est surtout la stratégie choisie par nos dirigeants, le positionnement sans cesse changeant de BforB qui a rendu inopérant le modèle.

Car au-delà des résultats financiers qui ne sont pas au rendez-vous (mais c’est le cas pour quasiment toutes les Banques en ligne), c’est la faible croissance du fonds de commerce de Bfb qui interroge. Dans un marché qui a vu le nombre de clients des banques en ligne augmenter de 35% entre 2017 et 2018, Bforbank n’a enregistré qu’une hausse de 3,5% de son fonds de commerce. Inutile donc de se cacher derrière le contexte de taux qui est le même pour tous les opérateurs. C’est le positionnement de BforBank qui est en cause et ses stratégies de développement successives.
Plutôt que le contexte de taux qui expliquerait cet échec, c’est bien la responsabilité des dirigeants qui est en cause. Ils ont été incapables de faire bénéficier BforBank de la croissance de ce marché.

En effet, quand les Dirigeants décident de passer de « la création d’une marque Haut de gamme spécialiste de l’épargne en ligne » (2009-2014), à une banque « du service Premium à destination des clients autonomes et mobiles » (2014-2017), puis à « une banque universelle avec un élargissement de sa cible client », la stratégie devient illisible.

Et que dire de cette idée qui consistait à instaurer des passerelles entre Bforbank et les CR ? Comment imaginer un seul instant que les CR qui ont des objectifs ambitieux, allaient envoyer des clients à BfB et réciproquement ? Ceux qui ont imaginé cela ne sont certainement jamais allés sur le terrain…
Le professionnalisme des équipes de BforBank n’est pas à remettre en cause. Toutes les enquêtes de satisfaction positionnent Bfb dans le haut du classement des Banques en ligne.

Aujourd’hui les CR sont de nouveau sollicitées pour renflouer BFb. Ce n’est pas à elles de réinjecter des fonds, mais bien à Crédit Agricole SA.

Nous réitérons ce que nous disions en 2017 lorsque les CR étaient déjà sollicitées.

Pourquoi Bforbank ne serait-elle pas une filiale 100% CASA ? BforBank, au même titre que LCL, est en concurrence avec les CR. Aujourd’hui, le dossier présenté ne donne aucune visibilité sur l’avenir de BforBank. Comment dans ces conditions, notre Direction pourrait-elle accepter de participer à cette augmentation de capital, alors que nous sommes depuis plusieurs années à la chasse au moindre euro d’économie ?

 Le SNECA demande à la direction de refuser de participer à cette augmentation de capital. Il demande également que la Caisse régionale se désengage de cette aventure avant qu’elle ne nous coûte trop chère.

 Souvenons-nous de nos chers disparus … Kwixo, Moneo, Cario …